L’association La tête dans les images a organisé en juin 2022 une semaine de formation autour des jeux d’éducation aux médias, « Traqueurs d’infox » et « Pause, photo prose ». La formation était animée par Isabelle Saussol, responsable de projets culturels et éducatifs pour l’association Les déclencheurs.
Nous avons pu découvrir, entre autres, la mise en œuvre d’un escape game traitant du sujet des fake news avec les élèves et les professeur.e.s du collège Paul Kapel. Ce projet est développé en collaboration avec le réseau Canopé, le collège Paul Kapel et le Pôle Image Maroni.
Isabelle Saussol et Océane Larsonneur, chargée des publics de l’association La Tête Dans les Images répondent à nos questions.
Comment est née l’idée du projet « Jouer, comprendre, agir ensemble, Traqueurs d’infox, un dispositif d’éducation aux médias par le jeu » ?
Ce dispositif d’éducation aux médias par le jeu a été élaboré durant prés de deux ans sur l’ensemble territoire au sein du réseau de la Protection Judiciaire de la Jeunesse.
A chaque étape et pour chaque outil, un cahier des charges collaboratif a été rédigé avec des éducateurs, des formateurs et des jeunes.
Chacun a ensuite été soumis pour création à l’expertise de game designer experts des médias, psychologues, développeurs, réalisateurs. Chaque prototype a été ainsi testé, évalué et amélioré autant que nécessaire avant édition.
En Guyane, le projet s’est déroulé en deux temps :
- deux journées complètes de formation pour les acteurs du champs éducatif et culturel,
- une journée évènement au collège Paul Kapel pour 3 classes de 4eme
Les partenaires et acteurs qui ont contribué à ce projet sont La Tête dans les Images, le Réseau CANOPE, Passeurs d’images et la DAC.
Quelle est la plus-value de l’escape game Traqueurs d’infox ?
Traqueurs d’infox propose une approche ludique et bienveillante de l’éducation aux médias. Face aux images, face aux informations qui nous traversent à chaque instant l’association Les Déclencheurs invite par le jeu et l’expérimentation collective à instaurer une posture active, joyeuse et attentive.
Le kit se compose de jeux, d’ateliers, de ressources (images, sons, vidéo), et d’une application numérique pour animer, sans connexion Internet des séances d’éducation aux médias en trois étapes :
- JOUER : Un temps pour expérimenter collectivement et avec plaisir ;
- COMPRENDRE : Un temps pour prendre du recul et échanger ;
- AGIR : Avec la confiance acquise et les bons outils.
Prévoyez-vous de renouveler cette action auprès d’autres publics que les élèves du collège Paul Kapel ?
Les outils du dispositif seront disponibles pour chaque acteur participant à la formation. Nous souhaitons ensuite travailler avec chacun d’eux pour construire des actions à partir de ces différents jeux, afin d’en faire bénéficier le plus de jeunes possible, mais également d’autres types de public présents sur le territoire.
Ainsi nos objectifs au travers de cette formation collective sont de permettre à chaque futur animateur :
- d’expérimenter la posture du joueur et bénéficier des conseils d’animation des concepteurs ;
- de s’emparer des multiples ressources et de tout le potentiel de l’outil : une à dix séances en collectif ou en autonomie ;
- de partager les pratiques entre professionnels et ajuster au mieux les outils aux besoins, aux contextes d’animation ;
- de créer de nouvelles collaborations entre acteurs culturels et éducatifs de la Guyane afin d’unir nos force pour faire profiter les publics du territoire de nos différentes actions.
Comment une autre structure peut vous rejoindre dans la démarche afin d’organiser ou co-organiser un projet reprenant ces outils pédagogiques ?
La semaine de formation a été coordonné par l’association La Tête Dans les Images. Il suffit simplement de me contacter à l’adresse oceane@latetedanslesimages.fr afin de mettre en place un projet ou des ateliers avec ses outils.
Le principe est le même en ce qui concerne le réseau Canopé et le dispositif Passeurs d’Images. Nous sommes toujours ravis d’accueillir de nouvelles demandes et d’en faire profiter de nouveaux publics.
Au-delà de ce dispositif d’éducation aux médias par le jeu, quels sont les objectifs de l’association La tête dans les images ?
Tout au long de l’année, nous proposons ateliers, interventions de photographes professionnels et animations dans toute la Guyane, afin de permettre au plus grand nombre d’être en mesure de comprendre et prendre part à la production des images qui nous entourent.
À travers des projets longs ou courts, nous avons mis en place tout un programme d’éducation à l’image qui permet de favoriser l’accès à un socle commun de compétences et de connaissances.
Plus globalement, nos missions sont les suivantes :
- Concevoir et réaliser la biennale internationale des Rencontres Photographique de Guyane.
- Favoriser la conservation patrimoniale
- Promouvoir la photographie dans le contexte éducatif et social
- Mettre en œuvre des actions d’éducation culturelle en lien avec l’image auprès de tous les publics.
L’OMS explique que la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. Ainsi, la promotion de la santé représente un processus qui comprend non seulement des actions visant à renforcer les aptitudes et les capacités des individus mais également des mesures visant à changer la situation sociale, environnementale et économique, de façon à réduire les effets négatifs sur la santé des personnes.
Quel rôle peut jouer la photographie dans ce processus ?
Parler des images qui nous entourent et nous racontent le monde est primordial, et ce à tout âge. Par ailleurs, mettre ensemble des mots sur des photos permet de sortir du simple « J’aime / j’aime pas » pour tendre vers une autonomie du regard, aiguiser son oeil de citoyen, de consommateur d’image, se forger un point de vue personnel et le partager avec d’autres.
A l’heure du tout écran il est nécessaire de remettre de l’humain et du collectif dans nos pratiques numériques. Se questionner ensemble sur ce qui nous est donné à voir, ce que nous observons, ressentons, comprenons. Dans cet apprentissage, la pédagogie du détours est très efficace, notamment le jeu car il permet d’inverser le processus et rendre actif le groupe. Le plaisir procuré par la partie de jeu apporte lui une motivation et un ancrage des savoirs décuplés. Menés par des professionnels de l’éducation et de la santé les jeux permettent d’aborder des sujets graves ou personnels, de véhiculer des notions de façon légère et efficace.Propos recueillis par Guyane Promo Santé
Contact
Association La Tête Dans les Images
Email : oceane@latetedanslesimages.fr
Téléphone : 06 33 30 72 71