Afin de pallier l’absence d’études sur les Accidents de la Vie courante (AcVc) chez les moins de 15 ans en Guyane, Guyane Promo Santé a accueilli durant 4 mois au sein de son équipe, Alice Tosi, étudiante en deuxième année de Master Parcours Santé publique, et lui a confié la mission de réaliser un état des connaissances sur les accidents de la vie courante chez les jeunes de moins de 15 ans en Guyane.
Cet étude a été réalisée à partir :
- des données qualitatives & quantitatives relatives aux accidents disponibles dans les structures hospitalières du territoire
- des résultats d’une enquête par questionnaire en ligne pour recenser les actions de prévention existantes
- du recueil des avis de professionnels confrontés à la thématique.
Une étude épidémiologique sur les admissions aux urgences et sur les hospitalisations
L’étude épidémiologique a porté sur les données disponibles sur les admissions aux urgences (CHAR) et sur les hospitalisations (CHAR, CHK et CHOG) pour AcVc survenus chez les jeunes de moins de 15 ans vivant en Guyane, entre le 1er Janvier 2012 et le 31 Décembre 2017.
Sur 2 906 AcVc admis aux urgences du CHAR, les plus fréquents étaient les corps étrangers, les piqûres, morsures et intoxications, et 9,4% des patients étaient ensuite hospitalisés.
Les 652 séjours hospitaliers (CHAR, CHK et CHOG) pour AcVc duraient en moyenne 6,34 jours et les séjours les plus longs étaient majoritairement dus à des brûlures (36,8%) ; les plus fréquents étant les brûlures, suivis des chutes, puis des piqûres/morsures et des intoxication. De l’échantillon analysé, 7 enfants sont décédés à l’hôpital suite à un AcVc.
Une enquête auprès des professionnels, via un questionnaire en ligne et des entretiens individuels
L’enquête auprès de professionnels, via un questionnaire en ligne et entretiens individuels, portait plus particulièrement sur la prévention des AcVc des jeunes de moins de 15 ans vivant en Guyane.
D’après l’enquête en ligne, les AcVc les plus rencontrés par les professionnels ayant participé à l’enquête, étaient dus à des chutes (32%), des brûlures (28%) et des objets tranchants (21%). L’enquête en ligne a également permis de révéler qu’il n’existait pas d’outils de prévention spécifiques sur le territoire pour aider les acteurs à mener des actions de prévention adaptées. Cependant, de nombreux conseils ont été recueillis.
Conclusion
Au vu des résultats des entretiens individuels, du questionnaire en ligne et des données d’hospitalisation, l’auteur constate une certaine cohérence dans la pertinence à mettre en place des moyens de sensibilisation et de prévention adaptés, dans l’objectif de diminuer le nombre de grands brûlés.
A partir des éléments énoncés sur l’adaptation des stratégies de prévention des AcVc en Guyane, plusieurs outils et supports mériteraient d’être adaptés ou créés pour pouvoir être utilisés sur le territoire. Pour ce qui est des thématiques nécessitant une adaptation au contexte local, il s’agit de tous les risques des AcVc ayant lieu au domicile ou à ses abords proches (ingestion, brûlures, chutes, utilisation d’objets tranchants, etc…).
Parmi les thématiques non couvertes, l’auteur pense notamment à la création de supports pour la prévention des piqûres et morsures (insectes, arthropodes mais également morsures de chiens), ainsi que l’ingestion de plantes toxiques. Des supports des pays voisins aux contextes et problématiques comparables – notamment du Brésil – pourraient être un excellent point de départ pour ce travail.
En savoir plus
Contexte et présentation du projet d’étude (site GPS)
Télécharger le Mémoire Accidents de la vie courante en Guyane – Alice Tosi – 2018 (pdf 3Mo)
Accéder au Questionnaire en ligne
Article rédigé à partir du mémoire d’Alice Tosi