Le projet Diabète et Marathon de DGO

Publié le : 15 septembre 2022
Rubrique : Actualité | Réseau

En janvier 2020, le projet « Diabète et Marathon » est lancé, avec le soutien des partenaires publics et privés, par l’association hospitalière de prévention du diabète et des pathologies métaboliques en Guyane : Diabète Guyane Obésité (DGO).

L’originalité du projet est de montrer les bienfaits cliniques biologiques et psychologiques du sport d’endurance chez les patients diabétiques non équilibrés en associant patients et soignants bénévoles afin de réaliser ensemble une compétition type semi-marathon et marathon :

  • Donner l’envie de pratiquer du sport en s’inspirant de personnes diabétiques
  • Mettre en avant l’effet thérapeutique de l’activité physique sur la santé

Initialement prévu sur 12 mois d’entrainement, à raison de 3 séances hebdomadaires, encadrées par deux entraineurs titulaires du DU diabétologie mis en place par DGO, le marathon s’est finalement déroulé à Ajaccio le 3 avril 2022, après plusieurs chamboulements dus à la situation sanitaire.

L’équipe de soignants et de patients presque au complet à l’arrivée du Marathon d’Ajaccio.
(photo d’entête : Didier Dédé, président de l’ADIAG ; Aude Privat, infirmière.)

Le groupe s’est composé de :

  • 7 personnes diabétiques, hommes et femmes, invitées à participer à l’aventure par le Dr Nadia Sabbath, endocrinologue diabétologue du CHAR à l’origine du projet
  • 1 journaliste en immersion totale
  • 5 soignants bénévoles, médecins et infirmiers du CHC ou libéraux, qui accompagnent les entrainements
  • une enseignante en activité physique adaptée à la santé (APAS) qui entraine le groupe

La majorité des participants n’avait jamais couru de marathon ou semi-marathon, voire jamais couru du tout pour certains !

Interview témoignages avec les patients et soignants ayant participé au projet « Diabète et Marathon ».

Guyane Promo Santé (GPS) : Pourquoi vous êtes-vous lancé dans ce challenge ? Est-ce votre premier défi sportif ?

Muriel : Premier défi sportif même si j’ai toujours fait du sport. Vrai défi car on me proposait un sport que je n’aimais pas du tout. Mais j’appréciais tout particulièrement la Médecin qui le mettait en place et je voulais contribuer à la réussite de SON projet. J’ai pensé que si elle me le proposait c’est qu’elle estimait que je pouvais le faire. Je lui ai fait confiance. Je devais lui prouver et me prouver que je pouvais y arriver. Qu’avais-je à y perdre? Rien mais certainement plein de choses à en ressortir. Puis il y avait aussi la répercussion médiatique qui devait faire parler de la maladie, de ses problèmes, de ses victoires, de ses espoirs. Dédramatiser l’image du diabète et des risques encourus avec une bonne appropriation du mal.

Didier : Patient diabétique et sportif aimant les belles aventures humaines, ce projet me permettait de lier ces deux aspects de mon choix de vie (le sport) et de ma maladie. J’avais en 2018, participé au marathon de l’espace. Par manque de préparation j’avais complétement loupé ce défi que je m’étais fixé.

Sébastien : En tant qu’infirmier du service cela m’a surpris au début, n’étant pas forcément sportif, puis le goût du défi et du dépassement ont pris le dessus.

Séance pratique hebdomadaire à Rémire

GPS : Quels sont vos moments marquants et les épreuves surmontées durant ce projet ?

Muriel : Le plus marquant est sans conteste le passage de la ligne d’arrivée. Les sentiments qui s’entrechoquent… L’engagement de l’ensemble des acteurs sur une durée beaucoup plus longue qu’initialement prévue. Des moments hors activités sportives bons pour la cohésion. Epreuves : la gestion de ma glycémie durant les entraînements et le marathon. Plusieurs accidents qui ont handicapé mon entrainement et m’ont découragée. Mais le soutien du Groupe pour me booster.

Catherine : Réussir à courir 10 kilomètres sans m’arrêter et me rendre compte que j’étais accro aux entraînements de groupes entre avant et après le 1er confinement

Sébastien : Plusieurs reports à cause des confinements. Entraînements parfois seul et difficiles moralement car le soutien du groupe n’était pas possible. Autre moment marquant : l’arrivée et les différents semi-marathons d’entraînement où à chaque fois un palier était franchi. Durant la préparation, la première année, les freins que j’ai observés étaient le suivi des patients, leur motivation, et la nécessité d’être responsabilisé.

Aude : Les grandes sorties lors de la phase préparation (10kms, course de 2h…) maintenir la motivation durant la période covid et l’annulation des courses envisagées.

GPS : Est-ce que cela a eu un effet sur la perception de la maladie et la façon de vivre avec ?

David : Cela a complètement changé ma vision du diabète. Je sais aujourd’hui que le sport peut m’aider à vivre normalement malgré cette maladie. J’essaie de continuer à faire de l’exercice régulièrement.

Sébastien : Les patients ont été amenés à mieux comprendre le diabète et les mécanismes physiologiques : mise en relation entre activité physique et perte de poids pour une meilleure gestion de la glycémie.

Elise : J’étais déjà persuadée de l’effet de l’activité physique sur le diabète, j’ai plutôt été surprise de l’effet positif du groupe sur le moral et la motivation des patients.

Charly : J’étais très mal informé sur le diabète et négligeant. Ce groupe m’a permis d’être plus vigilant j’ai bien l’intention de continuer l’activité physique.

GPS : Question aux soignants : quel message souhaitez-vous partager aux soignants de Guyane ?

Elise : Observer et accompagner des patients dans un contexte différent du soin est vraiment une expérience à vivre, pour comprendre leurs problématiques et leurs contraintes au quotidien.

Sébastien : Si une telle aventure se présente à vous, allez-y même si vous pensez ne pas être fait pour ça, c’est faux. Tout le monde en est capable.

GPS : Question aux patients : quels conseils donneriez-vous aux personnes diabétiques qui hésitent à pratiquer, ou qui ne trouvent pas le courage de s’y mettre ?

Bart : Trouver un groupe régulier qui court à un moment qui vous convient, ou initiez vous-même un groupe en invitant par des médias, pour des sorties et randonnées qui sont à votre goût

Catherine : Qu’il faut bouger pour utiliser moins d’insuline et gagner en assurance

Charly : Rejoindre notre association

GPS : Ce projet pourrait-il déboucher sur une série d’autres initiatives venant cette fois des patients ?

Didier : Nous patients qui avons participé à ce projet, avons créé une association de patients diabétiques. Nous avons aussi établi dans les statuts de l’association la promotion des actions visant à améliorer l’état de santé d’un diabétique, ainsi que toute action de prévention du diabète. Pour ce volet prévention nous organisons lors de la journée mondiale du diabète des dépistages auprès de la population. Et pour la partie amélioration de l’état de santé nous projetons de programmer de façon régulière des séances d’activité physique adaptée.

L’ADIAG, Association des diabétiques de Guyane organise sa première marche ce samedi 17 septembre

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