Soutenance de thèse de Priscilla Thébaux – Anthropologie de l’accès à l’eau

Date : 22 décembre 2023
Heure : 09:30

Priscilla THEBAUX, Doctorante en anthropologie, vous convie à la soutenance de sa thèse d’anthropologie, intitulée

« Quelles appropriations pratiques et symboliques de l’universalisation de l’accès à l’eau ? Ethnographie des manières d’accéder à l’eau dans la commune de Saint-Georges de l’Oyapock » 

Le vendredi 22 décembre 2023
à l’Université de Guyane, dans l’amphi A
à 9h30 (13h30 de Paris)

Préparée au sein du Laboratoire Écologie, Environnement, Interactions des Systèmes Amazoniens (LEEISA), sous la co-direction d’Agathe Euzen et Damien Davy, elle sera discutée par le jury suivant :

Agnès CLERC-RENAUD,  Anthropologue, Professeure à l’Université de Guyane, examinatrice
Damien DAVY,  Anthropologue, Ingénieur de recherche au CNRS,  co-directeur
Agathe EUZEN, Anthropologue, Directrice de recherche au CNRS,  directrice
Matthieu NOUCHER,  Géographe, Chargé de recherche au CNRS, examinateur
Sébastien VELUT,  Géographe, Professeur à l’Université Sorbonne Nouvelle, rapporteur
Fabienne WATEAU,  Anthropologue, Directrice de recherche au CNRS, rapportrice

Résumé : À l’échelle mondiale, l’accès à l’eau constitue désormais un enjeu de développement durable, à partir duquel est progressivement établie une définition universelle. Mais que signifie avoir ou ne pas avoir accès à l’eau ? Le regard anthropologique permet de poser la question des significations derrière le simple fait d’être raccordé à un réseau technique. À partir d’une approche territoriale, cette thèse interroge les transformations en cours des manières d’accéder à l’eau des habitants de Saint-Georges de l’Oyapock, commune de l’Est guyanais, où cohabite une population multiculturelle. Les données ethnographiques recueillies auprès de cent soixante-deux personnes (usagers et professionnels) montrent la présence de deux systèmes sociotechniques principaux qui se développent en parallèle : le réseau collectif et public et le puits individuel et privatif. Loin de s’opposer, les différents modes d’approvisionnement (réseau, puits, forages, récupération d’eau de pluie, cours d’eau) se combinent pour permettre aux usagers d’accéder à une eau plurielle. L’ensemble de ces interactions participent à la fabrique d’un socio-hydrosystème singulier qui interroge les dynamiques globales de modernisation de l’accès à l’eau. Comment s’articulent-elles avec les relations eau-société à l’œuvre localement ? Nous observons une redéfinition de l’accès à l’eau moderne tel qu’envisagé à l’échelle globale : les critères de potabilité sont remis en cause par la définition de critères alternatifs et l’accès à la santé apparait parfois moins prioritaire que la recherche d’un certain confort matériel comme réponse à l’amélioration individuelle des modes de vie. Face à ce constat, nous pouvons nous demander : l’eau fait-elle encore société ? Si la notion de service public porte en elle les valeurs de solidarité entre usagers, la seule introduction du réseau public et collectif dans leur quotidien ne suffit pas à garantir l’appropriation de cette notion par les habitants d’un territoire. L’ensemble de ces données nous invite à penser le rapport à l’eau développé sur ce territoire comme des cultures singulières dont l’articulation avec la culture du service public et collectif reste encore à construire.

Vous pourrez également suivre l’évènement à distance. Pour ce faire, merci d’ adresser une demande de lien à l’adresse suivante : thebauxp88@gmail.com

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