Thèse / Mémoire : Thèse : Sciences de la Vie, option Santé Publique. Université des Antilles et de la Guyane, 2015, 373 p.
Résumé : L’épidémie de VIH en Guyane est souvent présentée comme généralisée. Cependant, certains groupes semblent plus particulièrement touchés. Parmi ces groupes vulnérables, les travailleuses du sexe tiennent une place particulière compte tenu de la fréquence des rapports transactionnels dans la région. Ces échanges économico‐sexuels dépassent les frontières puisque de nombreux clients venant de Guyane rencontrent des travailleuses du sexe à Oiapoque, ville brésilienne frontalière. Malgré l'importance potentielle de la prostitution dans la dynamique de l'épidémie VIH, peu de données existent sur le sujet dans la région. L’objectif principal de cette étude était de répondre à ce manque de données et de décrire les connaissances, attitudes et pratiques des travailleuses du sexe en Guyane et à Oiapoque afin de pouvoir ajuster au mieux les actions de prévention. Les résultats des enquêtes menées en Guyane et à Oiapoque en 2010 et 2011 ont mis en lumière un certain nombre de faits favorisant la progression de l’épidémie au sein des travailleuses du sexe, mais également favorisant la diffusion de l’épidémie en population générale. Ainsi l’utilisation du préservatif n’était pas toujours adéquate et bien qu’elle était constante avec les clients, elle l’était beaucoup moins avec les partenaires intimes, dans un contexte de multipartenariat fréquent. Le taux de dépistage à Oiapoque était particulièrement faible également. Au‐delà de l’aspect individuel, le cadre structurel impactait clairement la vulnérabilité des travailleuses du sexe. Ainsi, la non‐disponibilité des traitements à Oiapoque, la précarité dans laquelle se trouvent les personnes et le cadre législatif des deux pays représentent des obstacles majeurs à la prise en charge des travailleuses du sexe. Différents niveaux de lecture sont nécessaires pour essayer de percevoir la complexité des comportements face au risque de transmission du VIH parmi les travailleuses du sexe. C’est à chacun de ces niveaux qu’il faut envisager la prévention, et non plus au seul niveau individuel, pour qu’elle puisse être efficace. Cette prévention doit, elle‐même, être envisagée plus globalement pour apporter une réponse efficace à l’épidémie de VIH en combinant des éléments de prévention comportementale, biomédicale et structurelle. [Auteur]
Collation : Ill. en coul., graph., fig., bibliogr., annexes
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Mise à jour le 07 novembre 2023