Étude des représentations et pratiques pour une prise en charge plus efficiente auprès des populations amérindiennes des communes de l’intérieur.
C’est le titre de la thèse de médecine du Docteure Aydine RATSAPHOUMY JURINE, médecin urgentiste au Centre Hospitalier de Kourou. Elle a eu l’occasion de la présenter en décembre lors du colloque Enjeux de l’interculturalité et de la pluriethnicité dans la relation d’aide et de soin en Guyane organisé par l’unité de recherche MINEA à Cayenne et Saint-Laurent.
« L’interculturel est une approche qui vise à permettre à l’individu vivant en société de prendre conscience du fait qu’il fait partie d’un contexte plus large, plus global, plus divers et diversifié. Cette approche a également pour but de l’aider à prendre en considération les identités culturelles des protagonistes dans différentes situations de communication – y compris la sienne – et de trouver des solutions créatives, afin de dépasser, transcender les différences », (Cohen Emerique, 2012, p.79).
Travail médico-anthropologique dirigé par Rachel MERLET, Docteure en anthropologie et sociologie, anthropologue et directrice de l’association ADER, cette recherche en médecine et en ethnologie est basée sur une étude de terrain menée entre janvier 2018 et mars 2019 dans les Centres Délocalisés de Prévention et de Soins (CDPS) et les Centres Départementaux de Prévention et Vaccination (CDPV) du Haut-Maroni et du Haut-Oyapock.
Dans une optique de compréhension de la relation soignant-soigné, la thèse s’attache à étudier par une méthode qualitative, les représentations de chacun, les interactions entre ceux-ci et les outils mis en place dans la pratique de soins.
En Guyane les interactions interculturelles font partie du quotidien. Elles sont parfois sources de cristallisation dans la relation entre professionnel et usager. En effet, cette complexité du contact interculturel génère des incompréhensions et pose plusieurs défis à la pratique médicale en Guyane. La relation en situation d’altérité nécessite des compétences qu’il faut travailler. Margalit COHEN EMERIQUE met en avant 3 étapes pour adopter une attitude interculturelle : la décentration, la pénétration du système de l’Autre et la négociation/médiation culturelle.
Télécharger la thèse complète (pdf 813 ko)
Pour aller plus loin, Guyane Promo Santé et ADER propose une formation sur la Promotion de la santé et l’approche interculturelle ouverte à tous. Elle vise à questionner et échanger sur ses pratiques professionnelles et son rapport à l’autre.